Concert

20ème Festival de Pâques de Deauville
du 23 avril au 7 mai 2016

En 1997, quatre jeunes solistes – Renaud Capuçon, Jérôme Pernoo, Nicholas Angelich et Jérôme Ducros - fondaient le festival de Pâques de Deauville avec Yves Petit de Voize et le parrainage spontané de Maria João Pires, d’Augustin Dumay et d’Emmanuel Krivine. Dans l’écrin idéal de la salle Elie de Brignac (célèbre pour ses ventes de pur-sang) ils invitèrent à les rejoindre tout ce que la France comptait de jeunes musiciens de chambre doués et ambitieux. Du trio à l’orchestre et de la musique baroque à celle de notre époque, une centaine de jeunes instrumentistes et d’ensembles se retrouvent toujours chaque printemps à Deauville dans le même esprit d’amitié et de partage qui prévalait il y a vingt ans. Des carrières s’y sont révélées, des vocations affirmées et des ensembles s’y sont formés comme Le Cercle de l’Harmonie de Jérémie Rhorer. « Incubateur de talents, lieu unique de rencontres et d’expérimentations » (La Tribune), le festival de Pâques de Deauville réunit toujours « tout ce qui naît ou s’affirme, avec une conception large du répertoire » (Le Monde).
vendredi 29 avril 2016
1842 fut pour Schumann celle de la musique de chambre : il compose en
effet ses trois Quatuors à cordes op. 41, le Quatuor avec piano op 47
et le présent Quintette avec piano op. 44. Notons que ce deux dernières
pièces partagent la tonalité de mi bémol majeur, celle de la Symphonie
« Héroïque » de Beethoven. Sans en tirer des conclusions trop
rapides et hasardeuses, il faut bien reconnaître le ton puissamment symphonique
du premier mouvement du quintette qui emprunte ensuite une marche funèbre comme
Beethoven ! Rapidement composé à Leipzig, en septembre 1842, le quintette
connut le succès dès sa création en janvier de l'année suivante : Clara
l'épouse du compositeur, pianiste réputée dans toute l'Europe, participa à
l'événement et contribua à la notoriété de cette musique dont elle fut une des
avocates les plus convaincues. Il faut dire qu'elle commence par un élan
irrésistible, un Allegro brillante soutenu forte par tous les
instruments. Après un passage plus méditatif au piano, le violoncelle fait
entendre une merveilleuse cantilène qui servira de second thème. Dans le
développement, le piano poursuit une course quasi ininterrompue en croches et
prend des airs de soliste dans un concerto. Le pas lourd et l'allure
processionnelle du deuxième mouvement In modo d'una marcia (A la manière
d'une marche funèbre) sont assurés par un geste mélodique hésitant, heurté de
nombreux silences et orientés vers des notes graves. Mais à ce do mineur
sur lequel plane l'ombre menaçante de Beethoven succède un lumineux do majeur
dominé par la tendre voix du violon en longues notes (blanches et rondes)
tenues au-dessus de l'accompagnement des autres instruments. Au retour de la
marche succède une troisième idée, tourmentée et typiquement romantique dans
son Agitato en fa mineur. Reviennent ensuite les deuxième et
premier thèmes avant le scherzo, Molto Vivace, dans la tonalité de mi
bémol majeur, propulsé par de vigoureuses gammes fusées. Cette ambiance
trépidante est interrompu par un premier trio marqué par le tendre lyrisme des
cordes sur le mouvement perpétuel du piano. Retour du premier thème puis second
trio (événement rare !) comme dans les deux premières symphonies de
Schumann zébré par les doubles croches des archets. Loin du simple morceau
de bravoure que concèdent parfois les compositeurs, le finale étourdit par la
vigueur de ses idées et de leurs oppositions. Il débute par un arpège en mode
mineur au piano et s'achève par un fugato où se combinent les thèmes principaux
du finale et du premier mouvement.
Programme
En 1997, quatre jeunes solistes – Renaud Capuçon, Jérôme Pernoo, Nicholas Angelich et Jérôme Ducros - fondaient le festival de Pâques de Deauville avec Yves Petit de Voize et le parrainage spontané de Maria João Pires, d’Augustin Dumay et d’Emmanuel Krivine. Dans l’écrin idéal de la salle Elie de Brignac (célèbre pour ses ventes de pur-sang) ils invitèrent à les rejoindre tout ce que la France comptait de jeunes musiciens de chambre doués et ambitieux. Du trio à l’orchestre et de la musique baroque à celle de notre époque, une centaine de jeunes instrumentistes et d’ensembles se retrouvent toujours chaque printemps à Deauville dans le même esprit d’amitié et de partage qui prévalait il y a vingt ans. Des carrières s’y sont révélées, des vocations affirmées et des ensembles s’y sont formés comme Le Cercle de l’Harmonie de Jérémie Rhorer. « Incubateur de talents, lieu unique de rencontres et d’expérimentations » (La Tribune), le festival de Pâques de Deauville réunit toujours « tout ce qui naît ou s’affirme, avec une conception large du répertoire » (Le Monde).